#51- Guyane Française, Pamela décrit ce territoire français au milieu de l'Amérique latine

Guyane française entrepreneuriat

Aujourd’hui, nous avons Pamela avec nous. Pamela, peux-tu nous dire ton âge et

d’ où tu nous parles actuellement? 

Alors bonjour à tous! Donc j’ai 40 ans, 40 ans tout pile et je suis en direct de la Guyane française. Alors je précise attention, ce n’est pas une île, c’est un territoire d’outre-mer en Amérique du Sud. 

C’est vrai que je devrais arrêter de dire les îles françaises et je devrais dire les territoires français. Merci pour ce petit rappel. Du coup, est-ce que tu pourrais nous dire, tu as un petit accent, est-ce que tu es originaire de Guyane ou tu viens de métropole? 

Non, je viens de métropole. Je suis originaire du sud-ouest de la France, donc je suis née à Montauban et ma famille est toujours dans le Lot-et-Garonne du côté de Villeneuve-sur-Lot. 

Super! Du coup, est-ce que tu pourrais nous faire un petit retour en arrière et nous expliquer comment tu es passée de Montauban à la Guyane? 

Oh là! Un long parcours à travers la France. Donc en fait, j’ai fait mes études dans le sud-ouest, donc j’ai une maîtrise de transformation agro-industrielle et j’ai commencé ma vie active en France où j’ai pas mal bougé dans différentes villes pour acquérir mon expérience professionnelle. Donc j’ai été pendant plus de 13 ans, 14 ans même, responsable qualité en industrie agroalimentaire et aussi dans la restauration.

Donc comment je suis arrivée en Guyane? Tout simplement un petit ras-le-bol, petite routine, etc. Besoin d’évasion. Et avec mon mari, on a décidé de quitter la métropole. Donc le dernier lieu où on était, c’était le sud de Paris, Sainte-Geneviève-des-Bois, donc dans le 91. Et voilà, si l’un ou l’autre avait une opportunité professionnelle, on s’est dit on s’en va. Donc du coup, on avait deux choix, la Guyane ou Lyon. Du coup, on a choisi la Guyane, donc on ne connaissait absolument pas la Guyane. C’était vraiment, on va dire, un petit peu l’aventure.

Est-ce que du coup, on pourrait dire que c’est la Guyane qui vous a choisi ou c’est vous même qui avez choisi la Guyane?

On va dire qu’on a choisi la Guyane. Oui, par rapport à Lyon du coup.

Mais est-ce que tu avais d’autres opportunités dans d’autres zones? 

Alors non, en fait, on n’était pas vraiment pressé de partir. Mais voilà, là, c’était un petit peu l’opportunité, puisque c’est lui qui a trouvé un poste en premier. On s’est dit, s’il y en a un des deux qui trouve, ben voilà, on y va. Et là, effectivement, la Guyane, c’est quand même une destination qui est quand même inconnue aujourd’hui. Enfin, inconnue, on connaît par les informations, etc. Mais ça reste quand même, on va dire, un territoire qui est quand même assez sauvage et où il y a quand même très, très peu d’informations sur ce qui se passe. On n’en parle pas beaucoup, c’est vrai, dans les informations en métropole. Et pourtant, c’est un territoire français. Et donc, du coup, ça a fait qu’on s’est dit, beaucoup de personnes nous ont dissuadées, puisque quand on entend parler de la Guyane, c’est l’insécurité, c’est la jungle, c’est l’Amazonie, c’est les araignées, c’est les serpents. Voilà, beaucoup de clichés. Et en fait, clairement, pas du tout découragé par ça. On a foncé, voilà.

Tu sais très bien qu’en général, on aime parler des choses qui font peur et qui sont négatives, plutôt que d’essayer de mettre en avant les choses positives. C’est malheureux, mais c’est comme ça. Du coup, est-ce que vous avez tout plaqué et vous êtes partie ou vous avez quand même pris un billet d’avion pour aller voir à peu près dans quoi vous allez vous lancer ou comment ça s’est passé? 

On ne connaissait absolument pas la Guyane. On n’est même pas allé faire de repérage du tout. Donc, c’est mon mari qui a trouvé un poste en premier.

Et du coup, on a pris le billet d’avion et on a déménagé. Container, chargement du container, et puis voilà. Et puis livraison du container trois semaines après en Guyane et voilà.

Ça coûte cher à peu près un container? Approximativement, pas besoin d’un prix exact.

Alors, ça dépend de la taille du container. Donc, nous, on a pris toutes nos affaires de métropole, c’est-à-dire qu’on n’a rien laissé. On a vidé notre maison qu’on a mis dans notre container. Il faut compter entre, avec la voiture, donc on a pris aussi notre voiture dedans. Il faut compter entre 3 000 et 5 000 euros.

Moi, je trouve que le prix n’est vraiment pas excessif. J’avais eu un conteneur quand je suis partie à Chicago et je me souviens que le prix n’était pas si excessif que ça finalement. Super. Du coup, vous aviez quand même trouvé un logement à distance. Est-ce que l’entreprise vous a aidé? Comment ça s’est passé? 

Non, du tout. On a d’abord pris un Airbnb en arrivant pour un mois. Alors, ce qui est très difficile en fait, c’est qu’à distance, et alors je sais pas pour les autres îles d’outre-mer, mais par exemple pour la Guyane, faire les démarches à distance, c’est pas possible. Pour rechercher un logement, pour toutes les démarches administratives, il faut vraiment être sur place. J’en parlerai peut-être un petit peu plus en détail après, mais ici, on privilégie le contact, le face-to-face parce que clairement, à distance, les mails, le téléphone, ça marche pas et ils répondent pas très souvent. Donc, on a trouvé un logement Airbnb à distance. On a pris en fait pendant un mois le temps de récupérer du coup notre container et ça nous a permis en fait de pouvoir chercher un appartement. 

Est-ce que tu te souviens de ton premier ressenti quand t’es descendue de l’avion?

Alors oui, on va dire que j’ai ressenti la sensation d’être dans un hammam. Pour résumer, en fait, ça m’a fait une grosse bouffée de chaleur et d’humidité à la sortie, en fait, quand j’ai passé la porte de l’aéroport, quand je suis arrivée dehors. Le taux d’humidité ici, toute l’année, il est à plus de 80%. Et donc, et la chaleur, puisqu’on est arrivés, alors on est arrivés fin janvier 2017. Donc, on était en saison… pas saison des pluies, mais ni saison sèche, on va dire, entre les deux. J’en parlerai aussi tout à l’heure par rapport aux saisons.

Donc ouais, un hammam. En plus que du coup, tu partais de la France, c’était l’hiver entre guillemets. Dans le sud, je pense pas que c’était vraiment si froid.

Ouais, ça a dû faire un bon choc !

C’est ça. 

Moi, j’arrive pas du tout à imaginer la Guyane. Donc, une fois que tu sors de l’aéroport, qu’est-ce que tu vois? Est-ce que tu vois des palmiers? Est-ce que tu vois d’autres sortes d’arbres exotiques? Qu’est-ce que tu vois? 

Alors, quand tu arrives, en fait, sur la Guyane, déjà, à travers le hublot, ce qui est juste magnifique, c’est qu’effectivement, tu vois… Alors moi, j’appelle ça des brocolis. Tu vois un parterre de brocolis. Et en fait, c’est la forêt amazonienne. Donc, c’est juste extraordinaire. Donc, on voit ça à travers le hublot. Et après, quand on arrive à l’aéroport, bon ben voilà, il y a des palmiers, des cocotiers, un peu comme en Guadeloupe et en Martinique, quoi. 

J’ai eu l’opportunité de parler avec Jessica, qui nous a fait découvrir la Polynésie française. Et elle, quand elle est arrivée à l’aéroport, on leur a donné un collier de fleurs. Est-ce que tu as une sorte de collier ou quelque chose comme ça ou pas du tout?

Alors moi, quand je suis arrivée, en fait, je suis arrivée pendant la période du carnaval en Guyane. Donc, en fait, ici, on a ce qu’on appelle les Touloulous. Donc, ce sont des personnes qui sont masquées en fait entièrement. On ne voit pas un seul bout de peau. Tout le costume est vraiment intégral. Et donc, on a été accueilli par les Touloulous à l’aéroport avec, bien sûr, les danses traditionnelles, etc. Donc, c’était très sympa. 

Ah ouais, j’allais dire. En fait, je pense que là, ce que tu viens de dire, c’est s’il y en a qui nous écoutent et qui veulent aller en Guyane, allez-y pendant ce festival. Et je pense que là, au niveau accueil, vous allez être servi. Le vol depuis Paris, il dure combien de temps? 

Je dirais entre 7 et 8 heures de vol.

D’accord. 7 et 8 heures. Et du coup, tu as 6 heures de décalage avec la France? 

Alors, 5 heures. Actuellement, on a 5 heures de décalage. Voilà, en fonction des heures d’hiver et des heures d’été pour la métropole. Donc, là, en ce moment, on est à 5 heures de décalage. Sinon, c’est 4 heures. 

Ça, c’est un truc qui me surprend qu’en métropole, on change l’heure. Mais dans les îles, on ne change pas d’heure. C’est comme ça. Et donc, est-ce que tu peux nous dire un peu justement, tu parlais brièvement des saisons. À quoi ressemblent les saisons en Guyane? 

 Alors, comme je disais tout à l’heure, en fait, sur l’humidité, donc on a une humidité ambiante

permanente. Le taux est toujours entre 80 et 90 % d’humidité. Donc ça, il faut y être quand même préparé. Alors, le corps, je dirais s’y fait avec le temps. Moi, c’est vrai qu’il m’a fallu un mois d’acclimatation. On transpire beaucoup au début. On se fait piquer par les moustiques aussi.

Donc, il faut quand même un bon mois. Pour moi, ça a été un mois à peu près d’acclimatation. Et après, le corps va se réguler. Les moustiques vont être moins vigoureux, moins virulents aussi.

Donc, ça va aller mieux, on va dire. 

Et là, du coup, pendant ce mois, tu ne t’es pas dit mais punaise, qu’est-ce qu’on fout là? 

Oui, ça a été compliqué en fait parce que forcément, les moustiques, ce n’est pas les moustiques de métropole. Donc, des allergies, voilà. Mais bon, on s’y fait, quoi. On s’y fait, on met des crèmes. On discute aussi avec les locaux pour savoir s’il n’y a pas des petits trucs, des petits remèdes locaux pour savoir, plutôt que d’utiliser de l’anti moustique de pharmacie, ben voilà. On va sur les marchés. Il faut aussi s’intéresser à tout ce qui se fait en local. Et c’est vrai qu’on apprend aussi des choses intéressantes. Par exemple, pour les moustiques, il faut mettre de l’huile de carapa. Donc, la carapa, ce sont des graines qu’on trouve ici sur un arbre. Et effectivement, c’est un répulsif pour tout ce qui est les poux, les moustiques, les tiques, etc. 

Génial, ça. Et tu peux nous parler des différentes saisons? 

Alors, pour les saisons, en fait, il y a plusieurs saisons, on va dire, entre guillemets. Donc, on a la saison des pluies, on va dire la saison des pluies normale, qui va commencer à peu près d’ octobre-novembre jusqu’à février. Le mois de mars, on l’appelle le petit été de mars. Donc, c’est le mois où il fait extrêmement chaud. Donc, on va dire une saison sèche très, très, très, très courte. Donc, ça dure un mois. Et ensuite, d’ avril jusqu’à à peu près juin, on va dire fin juin, début juillet, on a la forte saison des pluies. Et juillet jusqu’au mois de septembre-octobre, nous sommes sur la saison sèche. 

D’accord. Et quand tu dis forte saison des pluies, est-ce qu’il pleut vraiment toute la journée en continu ou est-ce que c’est juste des averses par-ci par-là? 

Non, alors voilà, c’est vrai qu’on se fait toujours, on va dire, un gros truc sur la saison des pluies. Voilà, alors la pluie va tomber vraiment en abondance, mais ça ne reste jamais très longtemps. C’est-à-dire, ça peut durer par exemple un quart d’heure, vingt minutes, mais par contre extrêmement fort. Mais bon, quand il fait toujours chaud, des fois, ces pluies, moi je trouve qu’elles font quand même du bien. C’est ça. 

En termes de lever et coucher du soleil, comment ça fonctionne là-haut? 

Très, très simple. Tous les jours, le soleil se lève à 6h30 et il se couche à 18h30. Voilà, toute l’année, c’est comme la Guadeloupe.

Et ça, c’est justement ce qu’on se disait avec Jessica, c’est que c’est pas mal pour le corps en fait, parce que du coup, ton rythme, il ne change pas toute l’année. Je profite des soirées d’été et puis après, quand l’hiver arrive, je dois me réadapter. 

Complètement, oui. Donc c’est vrai que moi qui suis du matin, j’aimais bien me lever très matinale en même temps que le soleil. 

Et donc du coup, tu nous disais qu’il fallait justement pour lancer toutes les démarches, il fallait faire du face-à-face. Est-ce que ça a été assez facile une fois que

t’étais sur place pour lancer toutes tes démarches? 

Alors c’est vrai que les démarches sont assez longues. Par exemple pour l’eau, l’électricité, tout ça. Donc il faut se rendre en fait directement dans les administrations. Il faut aller chez EDF, il faut aller à la SGDE parce que ça ne se fait pas par Internet, ça se fait pas par téléphone. Donc ça, c’est quand même très, très lourd. Très, très lourd. C’est le plus… On va dire qu’au début, ça a été un peu compliqué. Donc il faut faire la queue, il faut y aller très tôt. Donc les administrations, tout ce qui est aussi EDF, etc., ça ouvre très tôt le matin puisque comme on se lève beaucoup plus tôt, on travaille beaucoup plus tôt aussi. Mais par contre, on finit le soir aussi pas trop tard. Donc c’est vrai qu’à partir de 7h30 le matin, on fait la queue. Par exemple, j’ai fait la queue à la SGDE pour pouvoir ouvrir mon compteur d’eau, par exemple. Donc voilà. Tout est fait en fait beaucoup en rendez-vous sur place. 

Donc en gros, moi là, ce que je comprends, c’est si je venais à m’installer là-haut, si on a trouvé un travail, ne pas tout de suite commencer parce que tu risques d’avoir besoin de ce temps justement pour tout mettre en route.

Et donc toi, tu ne travaillais pas à ce moment-là. Donc au moins, tu pouvais t’occuper de ces démarches? 

Voilà, tout à fait. Moi, j’avais quitté mon poste en métropole puisque j’étais responsable qualité dans une industrie agroalimentaire. Et donc comme j’ai suivi mon conjoint qui lui avait du coup son travail quand il est arrivé, ça m’a permis effectivement, avant de retrouver du travail, de pouvoir enclencher ces démarches qui sont plus que nécessaires quand

on avait trouvé notre logement, etc.

Et est-ce que tu dirais que la vie sur place est assez chère comparé à la métropole? 

Alors oui, c’est clair que la vie est chère. Les loyers sont chers aussi. On est sur à peu près des loyers comme en région parisienne. Donc il faut être bien consciente de ça. Après, sur l’alimentation, tout ce qui est produits d’hygiène, etc. Forcément, ils sont surtaxés, un peu comme la Guadeloupe et la Martinique aussi. Donc en gros, la solution, c’est de manger local et d’aller faire les marchés, d’aller connaître les producteurs. En fait, ici, moi, je privilégie énormément le circuit court pour l’alimentation quotidienne. Et après, de par mon métier aussi, forcément, j’ai du contact avec les producteurs, etc. Après, pour tout ce qui est, on va dire, les produits d’hygiène, il n’y a pas le choix. 

Et puisqu’on est sur le thème des produits alimentaires, au niveau de l’eau, est-ce que vous pouvez consommer l’eau du robinet ou est-ce que vous devez acheter des bouteilles d’eau? 

Alors, on peut consommer l’eau du robinet. Moi, personnellement, je ne la consomme pas.

Pourquoi? 

Parce qu’il arrive très souvent d’avoir des coupures d’eau. Voilà. Et l’eau, des fois, elle coule un peu comme du iced tea. Alors, ce n’est pas grave. Surtout pendant la saison des pluies. Très souvent, il y a des coupures d’eau, car il y a des inondations, etc. Alors, je ne sais pas exactement pourquoi, mais très souvent, ce phénomène arrive à ce moment-là. Et l’eau, quand on ouvre l’eau du robinet, elle est, comme je dirais, couleur iced tea ou Coca-Cola. Donc, voilà. Donc non, même si elle est traitée, on sait qu’elle est traitée, on consomme de l’eau en bouteille. 

Oui, on a le même souci en Guadeloupe, malheureusement. Donc, peut-être qu’un jour, la métropole mettra en place les moyens qu’il faut pour régler ce problème d’eau qui semble exister un peu partout, malheureusement. Une question un peu bête, mais est-ce qu’il y a des Leclerc, des Carrefour, des Aldi, des choses comme ça? 

Oui. Donc, on a du Carrefour, on a du Leader Price. Et après, ça va être beaucoup ce qu’on appelle les libres services, les chinois. Voilà. Donc, les libres services sont souvent tenus par les chinois, par la communauté chinoise ici.

Ah, intéressant. J’avais une question au niveau insectes, mais tu en as déjà parlé. Il y a pas

mal de moustiques, donc bon, ça, c’est un peu typique dans les régions comme ça. Est-ce qu’il y a d’autres insectes qui, toi, t’ont effrayé quand tu es arrivé sur place? 

Alors, on est en Amazonie. Donc, du coup, voilà, la jungle, la forêt. Donc, pour être tout à fait franche, quand j’étais en métropole, moi, j’avais peur d’un faucheux. Les araignées qu’on trouve dans les maisons, dans les petits recoins, voilà. Et pourtant, quand je vois aujourd’hui ce qu’il y a ici, ben voilà. Donc, non, j’adore les animaux. J’adore les animaux. Donc, au début, c’est vrai que tout est XXL ici. Voilà, on va traverser la route, on peut voir un anaconda, on peut voir des mygales, on peut voir des paresseux, des singes. C’est le quotidien. Ça, c’est le quotidien.

Donc, voilà, dans les jardins aussi, on peut voir un caïman qui peut sortir d’un égout en plein centre-ville. 

Mais non! 

Oui, ben oui, c’est la réalité. Donc, après, c’est vrai qu’honnêtement, je le dis, si on n’aime pas la nature, ça va être très compliqué. Voilà, il faut être clair.

Voilà, après, je suis en appartement, je n’ai pas de mygales dans mon appartement, je n’ai pas de serpents, etc. Par contre, quand on se balade sur les bords de route ou même dans le centre-ville, ça peut arriver de tomber sur des animaux de la jungle qui sont là, parce que la forêt est très, très proche de la ville. Elle est vraiment à cinq minutes de chez moi. Je peux aller faire un sentier en forêt et on est immergé dans la forêt. Bon, c’est la forêt, on va dire, ce n’est pas la forêt primaire, c’est la forêt secondaire. Mais déjà, voilà, ça donne, il y a du singe, il y a de la mygale, il y a du serpent, il y a tout ça. Donc, voilà.

Bon, moi, tu me fais rêver avec le paresseux et le singe, avec la mygale et l’anaconda un petit peu moins. Mais après, je dois avouer que moi, j’étais aussi une grosse trouillarde des petites araignées en France. Et là, j’ai commencé à en voir des un petit peu plus grosses. Je pense que oui, à force de les voir, on s’y habitue, entre guillemets, même si ça ne veut pas dire qu’on va les adorer et qu’on en veut une dans notre lit. Mais ouais, je vois ce que tu veux dire. Mais si toi, tu aurais un conseil justement à donner si tu vas en rando par exemple, quels sont les petits trucs à savoir avant de partir faire une petite rando en Amazonie en fait? 

Alors, en fait, pour expliquer un petit peu, moi, en métropole, j’étais pas trop rando, forêt, etc. Et ici, ça a été une véritable révélation, je peux le dire. Moi, je suis complètement tombée amoureuse de la Guyane et de la nature. Déjà, j’adorais les animaux à la base, mais alors là, encore plus. Donc, je fais beaucoup de randos de journée et de nuit même. Et c’est la nuit où j’aime le plus aller puisque c’est là où on voit vraiment encore plus d’animaux, puisque c’est calme, il n’y a personne. Donc en gros, ma tenue de rando, c’est quoi? C’est la lampe frontale. Donc là, c’est pour la nuit. Pour la journée, alors aussi bien journée que nuit, ça va être forcément pantalon léger pour être vraiment à l’aise, que ça ne serre pas sur la peau parce qu’on va transpirer un petit peu. T-shirt, alors tout en coton si c’est possible.

T-shirt à manches longues aussi pour éviter si on se touche ou qu’on accroche un arbre ou autre, une petite bête qui pourrait se poser sur le bras. C’est bien d’avoir des manches longues.

Donc la frontale pour la nuit, t-shirt et pantalon, des chaussures de rando. Alors ça,

c’est hyper important de ne pas y aller avec des savates ou des tongs ou des petites chaussures.

Il faut vraiment investir dans la chaussure de rando quand même parce qu’il y a du caillou, il y a de la terre, ça peut glisser, etc. Et puis après, l’anti-moustique sur les vêtements, ça peut être pas mal avant d’y aller, de se vaporiser un petit peu d’anti-moustique pour déjà un peu repousser tout ce qu’il pourrait y avoir. Et honnêtement, bouteille d’eau, une petite barre de céréales ou un petit truc sucré au cas où, et puis l’appareil photo.

Oui, tu m’étonnes. J’imagine qu’il doit y avoir des bruits d’animaux en plein milieu de la nuit qui doivent être hallucinants. En termes alimentaires, est-ce qu’il y a un repas typique de la Guyane que tu adores manger? 

 

Alors il faut savoir qu’ici en Guyane, la Guyane, c’est multiculturel, c’est-à-dire qu’on a énormément de communautés ethniques vraiment différentes. Donc on a les Amérindiens qui sont, on va dire, les premiers à être arrivés en Guyane, donc communauté amérindienne. On a bien sûr les Créoles, donc quand je dis Créole, ce sont les Guyanais, les Guadeloupéens, il y a des Martiniquais. On a une communauté aussi haïtienne, on a des Chinois, on a des Mong aussi, la communauté Mong qui sont en fait des Laotiens. Ils ont quitté le Laos pendant la guerre et ils sont arrivés après en Guyane. Et ce sont les premiers producteurs de fruits et légumes de Guyane. Donc ils sont rassemblés essentiellement dans deux villages en Guyane qui sont Javoué et Kakao, et c’est là où ils vont en fait produire tous les fruits et légumes de Guyane. On va dire que c’est les producteurs majoritaires des fruits et légumes de Guyane.

Ensuite on a les Brésiliens, on a des Surinamais. Donc en gros, en termes de nourriture, on peut manger de tout. Donc là, la spécialité guyanaise, il y en a quelques-unes. Par exemple, pour Pâques, on va faire le bouillon d’awara. Donc le bouillon d’awara, en fait l’awara, c’est une graine qui vient d’un palmier, spécifique une graine orange. Et donc on va broyer cette graine et on va rajouter de la viande, du poisson, des légumes qu’on va laisser mijoter pendant… Alors je vais peut-être dire des bêtises parce que je ne suis pas la spécialiste du bouillon d’awara, mais pendant au moins un jour pour que ça prenne bien le goût avec des épices, etc. Donc il y a le bouillon d’awara, qu’on appelle ici le bouillon d’awara. Après en dessert, on a les petits biscuits, les contès, ce sont des petits sablés. Le kuak, donc le kuak qui est de la semoule de manioc, qui est très souvent fait par les Amérindiens, vraiment de façon artisanale. Donc le kuak est beaucoup mangé ici avec… Soit on le prend en froid, comme un taboulé en fait, qu’on va réhydrater ou on peut mettre avec des petits bouts de viande, du poisson, etc. Ou alors on peut le manger avec une sauce chaude qu’on va réhydrater en accompagnement par exemple avec une viande. Oui et puis ça, il parait que c’est super bon pour la santé en plus. Exactement, pas de gluten, ça cale bien l’estomac et puis en plus c’est du manioc, donc pas de souci. Après il y a beaucoup de viandes qui sont faites en fricassé. Alors ici on a la viande de bois, qu’ils appellent la viande de bois, le cochon de bois, le maïs pourri, tout ça ce sont des espèces qui sont chassées. C’est des viandes en fait, donc c’est comme des viandes qu’on appellerait chez nous, je sais même plus en métropole, les viandes comme le gibier, comme des viandes comme le gibier. Donc voilà qui sont faites mijoter pendant plusieurs heures et vraiment pour fricassée de viandes de bois, etc. 

En fait, il y a pas mal de spécialités. Ça donne trop envie de ce dont tu parles. Est-ce que tu voudrais nous en dire un petit peu plus sur justement toi ton projet, dans quoi tu t’es lancé? 

Alors ben en fait en arrivant à Guyane, donc j’ai dû chercher du travail, j’avais quand même cette idée en tête de monter ma société, donc je suis pas mal allée sur, moi je viens du secteur de l’alimentaire, j’ai beaucoup discuté en fait avec, j’ai fait les marchés, j’ai discuté avec les agriculteurs, j’ai essayé de comprendre en fait comment ça fonctionnait localement et effectivement j’ai senti qu’il y avait un manque d’expertise dans ce secteur là. Donc j’ai créé ma société en mars 2018 PLG Food Consulting et en fait aujourd’hui je fais du conseil de la formation et de l’accompagnement pour tous les porteurs de projets dans l’alimentaire, donc ce soit les restaurateurs, des agriculteurs, des agro-transformateurs qui veulent travailler des produits alimentaires et donc je les aide en fait au démarrage de leurs projets jusqu’à l’ouverture de leur point de vente ou de leur atelier de transformation. Et voilà, donc je suis un peu multicasquette puisque je vais aussi bien dans les champs d’ananas que dans des restaurants, que dans des ateliers de confiture, voilà c’est assez mixte.

Bon étant donné, tu le sais, moi j’adore parler d’entrepreneuriat et tout ça, comment on se lance justement? Donc tu as vu qu’il y avait un besoin, mais comment tu passes de l’analyse d’un besoin à quelque chose de concret? Comment s’est passé cette période en fait?

Alors j’avais déjà l’idée en quittant la métropole, je me suis dit il y aura peut-être quelque chose à faire en Guyane et effectivement donc comme je te disais, j’ai beaucoup discuté, essayé de comprendre comment ça fonctionnait localement, voilà en discutant avec les locaux etc. Et bon voilà, moi je partais de zéro, la Guyane je ne connaissais personne, je n’avais absolument pas de réseau. J’ai rejoint un incubateur de femmes entrepreneurs qui sont Les Premières de Guyane. Mon projet était plus ou moins déjà monté, j’avais déjà commencé à rédiger business plan etc. Et en fait j’avais besoin vraiment d’un push pour pouvoir lancer le truc et surtout avoir aussi les bonnes connexions pour pouvoir faire en sorte que ça fonctionne. Alors moi je suis partie vraiment très difficile quand on arrive de la métropole, bon j’ai rejoint l’incubateur mais après il faut se débrouiller. Donc très simplement j’ai pris ma voiture, j’ai fait les allées principales de Guyane, des villes alentours et je suis allée déposer ma plaquette, je suis allée discuter avec les restaurateurs, je suis allée voir les agriculteurs et ça s’est fait comme ça. Alors ça a mis du temps parce que c’est long, on ne va pas le voir forcément sur les premiers mois, ça a mis quand même un an, le temps que le bouche à oreille se fasse. Ici c’est beaucoup de bouche à oreille, quand quelqu’un est content il va en parler à quelqu’un d’autre et c’est comme ça en fait, ça fait un effet boule de neige. Et aujourd’hui j’ai la chance que ça s’est bien passé et que l’effet boule de neige a bien pris et qu’aujourd’hui j’ai des clients réguliers et le bouche à oreille continue de marcher en fait.

Oui après tu vois, moi je pense que c’est un peu normal, peu importe où tu te trouves, c’est qu’ils ne te connaissent pas, donc c’est un peu normal qu’il faut qu’ils apprennent à te faire confiance, qu’ils entendent. Voilà donc je pense que c’est normal d’être patient et du coup est-ce que toi tu as dû investir de l’argent dedans ou tu as réussi à partir seulement de tes économies?

Non je suis partie sur mes économies. 

Et donc du coup tu disais que ça a pris un an, donc ça c’est bien de rappeler qu’il faut être patient. Est-ce qu’aujourd’hui tu penses que de rejoindre un incubateur justement c’est une aide assez précieuse dans le lancement d’un projet?

Oui tout à fait, je pense qu’il ne faut pas travailler seul, il faut vraiment s’entourer.

Le fait de rentrer dans un incubateur, il y a un réseau déjà avec les autres porteurs de projets aussi, ça permet d’échanger, de communiquer, de partager aussi les galères parce qu’on va tous passer par des galères quand on est entrepreneur. Et puis là encore plus aussi je dirais c’est un peu plus difficile parce que quand on arrive dans un pays, enfin un pays entre guillemets ou un territoire d’outre-mer qui est inconnu, ben voilà c’est pas forcément évident quand même aussi.

Donc s’adapter, comprendre comment ça fonctionne, il y a tout ça. Et tout seul c’est très compliqué donc il faut vraiment être accompagné, ça c’est clair.

Du coup Pam et moi, on ne se connaît pas mais on a toutes les deux rejoint le même incubateur donc c’est comme ça qu’on est en quelque sorte entrées en contact et je te rejoins là-dessus. Pour moi je pense que rejoindre un incubateur dans un projet c’est… enfin tout le monde devrait le faire parce que c’est clair que niveau réseau et coup de boost c’est énorme. Et comment est-ce que vous avez vécu l’éloignement avec la famille etc?

Alors je dirais un petit peu difficile surtout la première année avec ben voilà les fêtes traditionnelles, Noël, Pâques, voilà moi je suis très famille, on est très rassemblement aussi famille donc ça a été un petit peu un petit peu compliqué on va dire, allez les deux premières années puisqu’on n’est pas forcément… on est descendu pour Noël la première année mais les autres années ben on n’a pas fait Noël, on a fait Noël ici. Donc c’est un peu compliqué mais on s’y fait puisque après ben ici on a aussi on se fait des amis, on est aussi des expats donc on se rassemble en fait parce qu’on sait que nos familles sont en métropole donc on fait aussi ben on fait la fête sur la plage à Noël tous ensemble. 

C’est ça, tu trouves pas trop bien ça de fêter Noël sur la plage ? Moi j’adore, personnellement j’adore. Au lieu d’avoir un bonhomme de neige, tu vas avoir un bonhomme de sable ! 

Voilà exactement.

Et puis du coup ça donne une destination à ta famille pour venir te voir donc c’est quand même pas négligeable. Avant d’en arriver aux questions de la fin, est-ce que tu voudrais partager avec nous s’il y a quelque chose que tu aimes vraiment en Guyane et à l’inverse quelque chose que tu détestes?

Alors ce que j’aime ici vraiment particulièrement je me suis investie dans des

associations locales notamment une association qui me tient vraiment à coeur depuis que je suis arrivée en Guyane c’est l’association Quata qui est sur la préservation en fait des tortues marines de Guyane à savoir que la Guyane est un site de ponte de tortues marines donc on a trois types de tortues marines ici la tortue verte, la tortue luth et la tortue olivâtre donc c’est un spectacle qui est juste magique, magnifique et voilà il faut le vivre pour le pour le croire en fait.

On a la saison des pontes qui démarre à partir du mois de février mars jusqu’à octobre donc inclus avec les émergences donc les petits bébés qui sortent après du sable et qui rejoignent la mer donc là je me suis enfin j’ai rejoint cette association pour la protection de ces tortues justement puisqu’il y a besoin de sensibiliser quand même les gens qui viennent ici parce qu’il

y a quand même du turnover aussi tous les trois ans avec les militaires les gendarmes les professeurs etc pour vraiment protéger ces tortues qui sont en voie d’extinction donc voilà donc je fais de la sensibilisation du bénévolat pour par rapport à ça donc c’est quelque chose qui me tient vraiment à coeur et c’est un spot ici vraiment à tortues marines qui est on a vraiment de la chance.

Donc s’il y en a qui nous écoutent et qui vont s’installer en Guyane, quelle est la chose à ne pas faire justement pour protéger ces tortues? 

Alors par exemple c’est de les toucher donc interdiction de manipulation il faut vraiment les laisser se débrouiller si on y va en soirée il faut éviter de faire des photos avec des flashs, la lumière éblouit et aveugle la tortue, éviter de courir sur la plage à proximité de la tortue parce qu’elle sent en fait alors elle n’a pas une vision qui est très très on va dire très nette par contre elle sent toutes les vibrations au niveau du sol donc voilà éviter voilà de courir auprès des tortues et puis en gros les observer avec respect et avec un éloignement suffisant voilà puis se faire leur ponte et repartir à la mer après tranquillement. 

Et donc du coup à l’inverse, qu’est ce que tu détestes?

Qu’est ce que je déteste en fait c’est un peu compliqué tu m’aurais posé la question il y a un an je t’aurais dit l’attente dans les administrations…je t’aurais dit les araignées tout ça mais en fait aujourd’hui certes il y a des choses qui sont pas faciles dans le quotidien parce qu’effectivement on n’est pas en métropole mais je crois qu’on arrive à prendre du recul sur la vie et à profiter justement de ces choses qu’on a qu’on ne retrouve plus en métropole on est speed on est impatient on va s’énerver pour un petit truc qui va nous bloquer et là aujourd’hui ça m’énerve moins que quand je suis arrivée… voilà et aujourd’hui ben non j’ai pas franchement je saurais même pas dire qu’est ce que j’aime pas puisque je me sens très très bien ici quoi je me suis vraiment adapté complètement à la Guyane.

Ça fait plaisir à entendre. Du coup, ça t’a quand même pris quelques années ?

On va dire ça m’a pris quelques années oui ça fait cinq ans là je suis sur la cinquième année et c’est vrai que là on va dire les deux premières années bon il faut s’acclimater il faut voilà comprendre comment ça fonctionne etc mais je crois qu’on redécouvre des choses bon je ne suis pas vieille j’ai 40 ans je m’estime pas vieille encore mais on va dire que quand même j’ai l’impression qu’on retrouve des valeurs qu’on avait avant de prendre le temps de dire bonjour quand on va rencontrer quelqu’un dans la rue même si on ne le connaît pas ou quand on rentre dans un magasin c’est des choses je trouve qu’ils se sont perdus en métropole et que l’on retrouve ici et qui font partie du quotidien.

Ça c’est super génial et j’ai une petite question ici qui dit si on élimine le drapeau et la langue française est ce que tu pourrais dire que tu te sentirais dans un pays étranger ?

Je dirais qu’on est quand même en amérique du sud et si tu veux il y a vraiment cette sensation d’amérique du sud. On peut dire qu’on est en France mais moi j’ai pas l’impression d’être comme si j’étais en métropole quoi tu vois, je sais pas si tu vois ce que je veux dire ?

C’est justement pour ça que j’ai posé cette question parce que comme on en parlait offline avant l’enregistrement on peut pas nous considérer comme des expatriées parce qu’on est sur le territoire français au final moi je pense que si justement c’est intéressant de voir que justement sans le drapeau et sans cette langue française autour de nous je pense qu’on peut se considérer dans un pays étranger et c’est justement ça que j’ai envie de faire ressortir à travers cette saison spéciale en fait.

Oui tout à fait, pas besoin de s’expatrier en Australie si on a besoin de voir des mygales, allez en Guyane ! 

Ah ben complètement. Avant que je te pose les petites questions de la fin concernant les prix, est-ce qu’il y a quelque chose que tu voudrais ajouter peut-être un conseil à quelqu’un qui voudrait y aller ou autre chose ?

Ben je dirais faut pas avoir peur en fait des a priori qu’on peut avoir sur la Guyane parce que c’est vrai que on va dire que les médias la télé enfin tout ça tout ce qu’on peut voir un petit peu dans les reportages etc il y a du négatif alors bien sûr il y a du négatif partout, en métropole aussi il y a du négatif mais c’est vrai que très souvent on va montrer l’insécurité, les armes, les meurtres etc bien sûr qu’il y en a alors forcément la Guyane on peut dire que c’est petit on sait un territoire qui est de la superficie du Portugal mais comme c’est plus petit les gens se connaissent ça va très très vite en fait au niveau des choses donc oui ben oui il ya eu un meurtre à cinq minutes de chez moi bon ben voilà quoi mais parce que les informations circulent très très vite après voilà il y a des endroits où il faut pas aller on prendra pas de risque mais concrètement c’est un territoire qui mérite vraiment d’être visité et d’être vraiment exploré quoi mais voilà comme je dis alors ici on dit souvent la Guyane soit on aime soit on n’aime pas il n’y a pas de demi mesure. C’est soit vous allez accrocher, vous allez tomber amoureux tout de suite et ça c’est vraiment pour les personnes qui adorent la nature etc c’est sûr que ça va matcher tout de suite mais si on est habitué à la ville, au magasin, à faire des magasins régulièrement de vêtements etc son petit confort et ben voilà clairement il faut pas s’attendre à ça ici mais je dirais qu’on revit. On vit différemment. Moi personnellement j’étais magasin j’étais voilà citadine mais honnêtement aujourd’hui ben oui je vis avec des tongs, avec des shorts des jupes et des robes très simplement mais ça n’empêche que ça ne me manque pas en fait de faire les magasins de vêtements parce qu’on vit plus simplement 

J’allais dire en plus franchement entre toi et moi je trouve que c’est tellement plus gratifiant de dire que je fais partie d’une association qui a des tortues plutôt que je vais dépenser mon argent tous les week-ends dans un centre commercial quoi donc ça je pense que ça doit faire un bien énorme au moral. Du coup si tu devais te passer un message juste avant que tu mettais toutes tes affaires dans un conteneur prête à partir, est-ce que tu te glisserais un petit mot ?

Je dirais oui vas-y fonce fonce et apprends la patience.

Alors pour les dernières minutes je vais faire une session rapide de questions sur les prix parce que c’est vrai que du coup on en a brièvement parlé que les choses sont plus chères en Guyane.

Si tu devais nous donner le prix d’une baguette de pain par exemple ?

Alors je n’en achète pas vraiment je pense que ça doit être entre oui entre 1 et 2 euros.

Le prix d’un pack d’eau ?

Un pack d’eau ça va être entre 5 et 7 euros.

Le prix d’une bouteille de champagne ?

Alors la bouteille de champagne ça va être selon la marque de champagne bien sûr c’est entre 25 et on va dire 35 euros.

Et bien écoute, je te remercie et pour conclure ce podcast qu’est ce que tu voudrais partager avec nous par exemple ta citation ou chanson préférée moi ?

Je vous invite à aller regarder sur les réseaux sociaux tout ce qui touche à la Guyane il ya beaucoup de choses sur la Guyane. Tout ce qui est image de la forêt etc et voilà il ya

des partages en fait des coutumes locales avec des chansons locales amérindiennes créoles voilà donc je renvoie là dessus.

Merci beaucoup et puis je te souhaite plein de succès dans la suite de ton projet.

Merci beaucoup.

Transcrit volontairement et avec amour par Kelly.