#50 - Polynésie Française, un second souffle entrepreneurial pour Jessica

Salut à tous et ravie de vous retrouver dans cet épisode spéciale île française. Aujourd’hui, j’ai virtuellement en face de moi Jessica. Jessica, enchantée de pouvoir échanger avec toi et merci d’avoir accepté mon invitation.
Salut Kelly, merci beaucoup de m’avoir invitée. Je suis ravie d’être ici et de partager avec ta communauté de filles expatriées.
Super, oui, en plus tu es la première dans cette saison, donc vraiment ravie. Aujourd’hui, tu vas nous parler depuis Nantes, parce que tu te trouves en France actuellement. Est-ce que tu pourrais nous parler un petit peu de toi et nous dire quel âge tu as, etc, etc?
Oui, donc du coup, moi j’ai 33 ans, je suis nantaise, j’ai fait des études dans le tourisme, un BTS et puis ensuite un bachelor qui m’ont permis donc de faire différents stages à l’étranger. C’est là où j’ai goûté au virus du voyage. J’ai pu notamment partir plusieurs mois en Indonésie, je me suis expatriée aussi en Espagne une année, j’ai navigué cinq années sur des navires de croisière, on partait faire des voyages d’expédition, donc j’ai pu découvrir l’Arctique, l’Antarctique ou encore la Papouasie-Nouvelle-Guinée, donc ça c’était une destination un peu insolite.
C’était quoi ton rôle sur ce bateau?
J’ai évolué trois fois de poste, j’ai intégré la compagnie en tant que réceptionniste et j’ai terminé à la, en gros c’est un poste de guest relations manager, donc je gérais toute l’équipe de réception et je m’occupais de faire passer les, enfin que tout se passe bien pour les passagers en fait, je gérais leur croisière de A à Z et c’était, ouais c’était super intéressant et puis surtout il y avait un gros mélange de nationalités aussi bien pour l’équipage que pour les clients qu’on recevait, donc c’était très nourrissant mais très enrichissant.
Et du coup t’étais toujours en solo ou t’avais pas un copain à l’époque?
C’était compliqué en fait de joindre, de garder quelqu’un en fait. J’ai quand même eu des aventures à bord, dont une qui était assez longue et on essayait de, puisqu’il naviguait également, donc on essayait d’avoir les mêmes contrats mais c’était pas toujours évident d’avoir les mêmes dates, les mêmes contrats, parce que souvent tu embarquais cinq mois, cinq mois de contrat, deux trois mois de vacances, cinq mois de contrat et donc forcément il suffit qu’il y ait des décalages pour que tu n’embarques pas sur le même bateau, voilà, donc les relations intimes c’était pas le plus simple, mais bon, c’est pas grave.
Que te dire de plus? Moi je suis donc passionnée de voyage mais aussi d’entrepreneuriat, donc après cinq années de croisière, j’avais fait le tour et j’avais besoin de lancer ma propre activité et donc j’ai décidé d’intégrer un incubateur à Nantes qui m’a permis de booster, de passer de l’idée à l’action en fait en six semaines et j’ai pu lancer un lieu de vie autour
du voyage qui s’appelle La Belle Escale à Nantes et c’est à la fois un café-restaurant et un espace de coworking qui fait d’événementiel et on peut louer également des salles de réunion, donc en fait j’ai mélangé en fait tout ce que j’aimais, donc un endroit où on peut aussi bien boire une bonne tasse de café ou rencontrer du monde, voir une expo photo, travailler, parler de projets de demain, se nourrir des uns et des autres.
Et n’oublie pas de dire aussi quelque chose que tu m’as dit offline et que j’ai trouvé génial, c’est que chaque mois tu essayes de faire découvrir un pays.
Ouais, alors au début c’était chaque mois, c’était vraiment l’idée, puis c’est très chronophage quand même parce qu’à chaque fois on doit trouver des nouvelles expositions, on change le menu, la carte, donc on est passé sur le trimestre et ce trimestre-ci, j’ai le droit de dire ou c’est encore du…
Tu peux le dire.
Ok, un teasing. Et ce mois-ci, enfin tout l’été pardon, de juin, juillet, août, on est sur le thème de la Polynésie française, c’est là où j’ai eu, j’ai passé mes six derniers mois, où j’ai vraiment,
je suis tombée amoureuse de la Polynésie et je pars m’expatrier officiellement en septembre.
Super ! Quel mois et quelle année as-tu ouvert ton espace de vie?
J’ai ouvert en décembre 2018. J’ai été incubée de… C’était ultra rapide, je crois que c’était de mi-janvier à fin février 2018 et huit mois plus tard, j’avais, sept mois plus tard, j’avais trouvé le local, deux mois de travaux et puis après on ouvrait le 15 décembre 2018. Donc ça a été, ça a été top, ça a été express.
Ouais, super rapide et puis du coup, malheureusement comme tout, j’imagine qu’il a bien fonctionné au départ, mais ensuite on a été frappé par cette petite crise sanitaire et donc…
Deux fois frappé par cette crise. Ouais, deux, trois fois, je pense qu’on n’a pas encore fini. C’est vrai qu’on a été coupé dans notre élan et c’est… Ouais, c’est frustrant.
Et à la fois, ça m’a permis en tout cas sur la deuxième période de partir, changer d’air, pour ne rien cacher et pour être transparente. Je crois que j’étais un peu limite en dépression, parce que c’est difficile, c’est difficile quand tu mets beaucoup d’économies en jeu, beaucoup de temps, beaucoup d’argent, beaucoup de… Bah de cœur en fait, de passion et que ben tu te retrouves à fermer, c’était quasiment cinq mois, cinq mois de la fermeture d’affilée, donc c’est dur, c’est lourd et j’avais besoin de changer d’air. Je crois que le voyage me manquait finalement, parce que ça faisait presque trois ans que j’étais la tête dans le guidon et pour quelqu’un qui voyageait beaucoup comme je l’ai fait, ben ça me manquait terriblement. Et j’ai eu l’opportunité de partir en Polynésie, rejoindre un de mes associés qui est aussi un commandant sur des bateaux de croisière là où j’avais travaillé, donc voilà on avait gardé ce lien très fort et lui était bloqué à quai, il m’a dit viens, viens me voir, tu vas voir la Polynésie, c’est chouette.
Et donc j’ai pris un avion, je suis partie là-bas et en effet c’est… Je suis… Je pensais pas que ça allait me combler autant, parce que déjà je pensais que… Enfin je ne connaissais pas vraiment la Polynésie, finalement je… J’avais des a priori, je pensais que c’était juste des îles, enfin des lagons, la plage, que j’allais m’ennuyer assez vite. C’était des cocotiers, que c’était un peu la destination, tu vois, carte postale et… Ou pour des lignes de miel, mais pas qu’on puisse…J’imaginais pas tout ce qu’il y avait derrière en fait.
Exactement, c’est ce que j’allais dire moi quand on parle de la Polynésie française, je pense, je vois ces vidéos de ces petites maisons en bois sur l’eau absolument magnifiques et c’est toujours ce que je me suis dit, ça a l’air d’être le genre d’endroit où tu vas faire une ligne de miel et encore quelques jours parce qu’à mon avis tu peux vite t’ennuyer. Mais donc du coup, comment arrive-t-on déjà en Polynésie française? Tu vas à Paris prendre un avion j’imagine, mais…
Exactement, tu peux prendre l’avion, tu peux prendre le bateau, c’est un peu plus long. Il y a beaucoup d’heures de vol, on est sur un 21h-22h de vol entrecoupé d’une escale. La plupart du temps ça va être Los Angeles, mais sinon tu as une escale à Vancouver qui est possible. En tout cas c’est ce qui a été possible pour moi puisque les frontières étaient fermées aux Etats-Unis pour partir. Donc un vol qui est long mais qui vaut le coup. Et puis tu arrives
et il y a des traditions en Polynésie, ça c’est génial aussi. Tu arrives, on te donne un collier
de fleurs qui sent bon. Des colliers de fleurs fraîches, tu vois, qui sentent vraiment le
mono et le tiare. Tu sais, c’est le…
Tiens, après tes 20h de vol où tu dois sentir la transpiration, voilà un beau collier qui va arrêter tout ça.
C’est ça, je ne t’ai jamais posé la question, mais voilà, le petit cadeau qui fait trop plaisir, c’est
Yawrana. Yawrana, c’est le bonjour avec le petit accent, je ne sais pas faire, mais on te donne ça, le collier de fleurs et aïe, aïe, t’es transportée. Et puis tu es dans un… Directement, t’es ailleurs.
Tu vois que c’est la France sans être la France, en fait, parce que tout est différent. On en rediscutera après. Pour finir sur la tradition, quand tu pars, quand tu quittes la Polynésie, on te donne un collier de coquillages. Ça porte bonheur.
Mais du coup, est-ce que les coquillages, ça va, ça ne détruit pas trop la nature, s’il doit faire plein de colliers, quand même?
Ils en ont beaucoup, beaucoup, beaucoup. Après, il y a aussi des faux coquillages. On peut te donner un collier en plastique ou avec d’autres matériaux, mais c’est vrai que c’est abondant, les coquillages, en Polynésie.
En tout cas, c’est super mignon qu’ils fassent ça. Je rebondis sur quelque chose que t’as dit. T’as parlé de ton associé. C’est ton associé avec l’histoire qui va arriver par la suite?
Non, c’est mon associé actuel sur mon projet de création de l’entreprise La Belle Escale.
OK, d’accord. Donc, vous étiez déjà assez proche. Oui, tout à fait. On est trois associés au total sur cette structure, mais je suis la seule gérante. Les associés sont plutôt investisseurs.
Ah, super. Et donc, du coup, là, tu pars pour ce qui était deux semaines, si je ne me trompe pas?
Je partais pour un petit mois. J’ai passé Noël là-bas, le Nouvel An, histoire de changer d’air. Et puis, notre cher Premier ministre Jean Castex annonce que la rouverture des cafés-restaurants est décalée à une date ultérieure. Donc, tout comme les restaurants, je décale mon billet d’avion pour mi-février, puis j’attends les autres annonces. Et puis, finalement, on nous dit qu’on n’ouvrira pas avant fin mars, puis fin mai.
Donc, j’ai décalé plusieurs fois mon vol. Et entre-temps, j’ai été sélectionnée dans un incubateur de projets à Tahiti parce que j’avais une idée derrière la tête.
À l’origine, j’étais incubée pour faire de la location de vannes aménagées sur Tahiti et ses îles puisqu’il n’y avait pas de vans, il n’y avait rien, alors que les endroits sont magiques, magnifiques.
Et bref, me voilà embarquée dans une aventure entrepreneuriale de 3 mois. On était 15. Deux popas. Je ne sais pas comment on peut appeler ça. Deux blancs, on va dire.
On nous appelle les popas. Et 13 Polynésiens. Et donc, voilà, pour un nouveau chapitre de ma vie entrepreneuriale.
Super parce que du coup, tu me disais que la Polynésie française, c’est 17 îles. 117 îles, pardon.
117 et 5 archipels. Il y a l’archipel de la société. C’est là où il y a toutes les îles principales. Tahiti, Moréa, Bora Bora. C’est ce que tu dois connaître sur les photos.
Il y a l’archipel des Australes qui est très peu visité. De plus en plus visité pour ses formations rocheuses, mais c’est très loin en fait. Si tu veux, à l’échelle d’une carte, les 5 archipels représentent l’étendue de l’Europe. C’est très très loin. Tu ne peux pas aller non plus dans l’île aussi facilement.
Il y a l’archipel des Tuamotu. Alors ça, c’est des petits bouts d’atolls entourés de l’eau translucide, entourés de bancs de sable blanc. On est sur quelque chose qui est très plat, alors que les îles de la société, on va être sur quelque chose de très montagneux. On va avoir des sommets, des montagnes. On va avoir un contraste entre des plages de sable blanc et des plages de sable noir. On est sur des formations géographiques qui sont complètement différentes. Il y a l’archipel des Cambiés, très connu pour leurs eaux translucides. Ils sont beaucoup plus colorés que les perles noires. Tahiti, c’est très connu pour ses fermes perlières. Et il y a le fameux archipel des Marquises, que tu dois peut-être un peu plus connaître grâce à Jacques Brel et à Paul Gauguin. Paul Gauguin, le peintre qui dessinait des femmes, des marquises. On est sur quelque chose de très montagneux, avec des plages exclusivement de sable noir.
Très diversifié, du coup.
Quand tu étais là-haut, est-ce que là-bas, les bars et tout ça étaient ouverts? Est-ce qu’eux, ils vivaient leur vie normalement par rapport à Covid?
Oui, la vie était libre. Il y avait juste le masque à mettre à l’intérieur, notamment quand tu allais faire tes courses. Mais en extérieur, on pouvait le retirer. Les bars de nuit et les discothèques étaient fermés, mais en revanche, tous les restaurants et cafés étaient ouverts.
Ce qui était quand même ultra agréable.
On ne s’ennuie pas vraiment? Parce que toi, tu as su voir des opportunités de business assez rapidement.
J’avoue, j’ai été très opportuniste. J’ai vu ce qui me manquait en tant que touriste. J’aurais bien aimé, par exemple, vadrouiller avec ma voiture et mon logement sur le dos.
Et il n’y avait pas ce mode de tourisme-là. Du coup, je me suis dit pourquoi. Et j’ai été chercher à comprendre pourquoi et pourquoi pas le créer. Et puis finalement, en intégrant un incubateur, c’est une des meilleures façons de connaître l’île, ses habitants, la culture.
Parce que j’étais au contact de Polynésiens, ce qui est beaucoup plus difficile quand tu viens juste visiter un pays. Tu n’es pas dans le vrai, mais tu ne vis pas la vie normale d’un local.
Donc là, moi, j’avais comme si j’avais un travail. Je faisais mes rencontres et je découvrais différemment la Polynésie. J’en suis tombée doublement amoureuse.
Et donc, du coup, comme on était sur la partie géographique des îles, est-ce que tu pourrais nous dire du coup, toi, tu y étais seulement quelques mois, mais quelles sont en moyenne les températures annuelles là-haut?
Moi, j’ai connu les deux saisons. La température annuelle est linéaire. On est autour de 25 et 30 degrés. 35, ça peut monter aussi jusqu’à 35. C’est lourd, en fait, c’est humide. Et tu as une saison plus sèche quand même, qui va être d’avril à octobre. Et tu as une saison dite de pluie, comme j’imagine en Guadeloupe, qui est de novembre à mars.Voilà.
Et d’ailleurs, quand tu parles de saison des pluies, moi, ça me fait un petit peu sourire parce qu’étant originaire de la Moselle, où il pleut beaucoup, et quand il pleut, c’est non-stop pendant trois jours et il fait gris. Ici, on va dire que la saison des pluies, ça n’a rien à voir. Oui, il va peut-être pleuvoir une heure et encore dix minutes, mais on voit quand même le soleil quasiment au quotidien.
C’est ça. Moi, je m’étais dit que la saison des pluies, ça va être six mois non-stop de pluie. Je m’étais fait un film, alors que pas du tout. En fait, ça arrive une fois tous les quinze jours où tu as une journée de pluie, une bonne journée de pluie. Et sinon, c’est des averses. Dans la même journée, tu peux aller te baigner, tu peux aller faire une rando. Et puis de toute façon, quand il pleut, tu dis bon, ben voilà, j’ai une petite douche gratuite. Ça rince. C’est de l’eau chaude. Tu n’as jamais froid de toute façon.
Et donc, pour en revenir aussi un peu vraiment au fonctionnement de l’île, parce que je sais que moi, il y a pas mal de choses qui m’ont surprise ici. J’avais fait un peu quelques recherches, mais pas aussi intense parce qu’il y a des questions qu’on ne se pose pas en fait, si on vient de métropole ou d’ailleurs. Et donc, du coup, une des questions que j’avais listé, c’est par exemple, alors on va commencer. Est-ce qu’il y a des jours fériés là-haut qu’on n’a pas en métropole?
Je crois qu’ils en ont deux, trois de plus que nous. Ils restent quand même sur les jours fériés de la métropole. Plus ils ont ajouté leurs propres jours. Sinon, ils ont bien les jours. Par exemple, aujourd’hui, c’est férié chez eux aussi. Donc moi, c’est pareil. S’il y avait des jours, je disais, ah tiens, demain, c’est férié. Mais pourquoi? Je ne comprends pas.
J’espère que tu n’as pas eu le besoin d’aller consulter un médecin. Mais comment ça se passe si tu dois aller consulter? Est-ce que c’est assez facile?
Eh bien, si, j’ai été consulter un médecin. En plus, je ne buvais pas assez d’eau. Et en fait, avec l’humidité, je me déshydratais beaucoup. Et en fait, j’ai quasiment… Enfin, j’ai été infectée du rein, tu vois. Donc, j’ai été directement au CHU. C’était tout un périple. Alors, je pense que c’est à cause du contexte sanitaire aussi parce qu’en fait, ils me disaient, ah non, mais si tu as des…Si tu as mal à la tête et si tu as de la fièvre, tu as le Covid. J’ai dit, mais non, je ne pense pas que ce soit le Covid. Et en fait, c’était plus un protocole où ils ne m’ont pas pris en charge tout de suite parce qu’ils pensaient vraiment que j’avais Covid.
Donc, ils m’ont mis dans une cellule spéciale alors qu’en fait, je ne pouvais juste pas me tenir.
En fait, ils m’ont fait faire un test et ensuite, ils ont pris en charge mon rein. Mais en soi, c’est comme les urgences classiques comme en France. Tu as un CHU et tu te déplaces là-bas.
Est-ce que Doctolib fonctionne là-haut ?
Non, il n’y a pas l’application. Au niveau des applications, tout ce qui est digital, ils sont quand même en retard.
Je ne sais pas si c’est le mot, mais ils ne sont pas en avance en tout cas.
Oui, c’est ça. Des fois, ce n’est pas une mauvaise chose, mais bon.
Non, c’est sûr.
Du coup, je vais rentrer un peu dans les questions que j’ai préparées, que j’avais vraiment envie d’adresser dans cette saison spéciale Îles Françaises.
Est-ce que tu as déjà essayé de demander à quelqu’un de t’envoyer du courrier de Métropole?
Oui. Alors, du coup, j’ai eu une bonne et une très mauvaise expérience.
Du coup, j’ai reçu une lettre recommandée parce que j’avais un PV d’AG assigné justement pour ma société, et ça a dû mettre dix jours.
Ça, ça va. J’ai fait une demande de colis, et ma mère m’a envoyé un colis qui n’est toujours pas arrivé.
Elle me l’a envoyé en mars, tu vois, mais en juillet, et je n’ai toujours pas reçu.
Parce que ça, c’est aussi… Je ne sais pas si c’est comme ça aussi en Guadeloupe, mais il n’y a pas de boîte aux lettres, en fait.
En Polynésie, c’est des boîtes postales. Tu vas récupérer ton courrier à la poste, en fait.
Et tu as un numéro avec une clé, mais tu n’as pas ton courrier devant chez toi.
Nous, ici, il y a des boîtes aux lettres. Après, j’avoue que je n’aime pas critiquer ou juger, mais c’est vrai qu’ici, ils le disent. Tu ne sais jamais quand est-ce que le facteur va vouloir te le ramener. C’est eux qui le disent, pas moi, mais je dois avouer que c’est vrai.
Moi, j’ai reçu une carte d’anniversaire qu’on m’a envoyée en recommandé. Je l’ai reçu deux ou trois semaines après mon anniversaire.
Et j’avais gagné un livre qu’on m’a envoyé et il a mis presque deux mois avant d’arriver chez moi. Donc, pour tous ceux qui envisagent d’aller s’installer sur une île, ce n’est pas très rapide. Les e-mails, c’est bien !
Oui, les e-mails, c’est très bien. Pour les colis, c’est plus compliqué. C’est vrai que moi, je ne sais pas si je vais le recevoir un jour ou s’il est vraiment perdu dans la nature.
Oui, donc tu le seras pour l’avenir. On évite les colis !
Et en ce qui concerne l’administration française du type la CAF, Pôle Emploi, je ne sais pas si tu as du dealer avec eux, mais en termes d’horaires d’ouverture, est-ce que c’est similaire à la métropole ou pas?
Pas du tout. On est sur des horaires très matinaux. Tu vois, ça ouvre vers 7h et à 15h30, c’est terminé.
Oui, voilà. Donc d’ailleurs, puisque tu parles des horaires matinaux, est-ce que la vie là-haut commence aussi super tôt?
Oui, en fait, les gens se lèvent très tôt, on va dire autour de 4h30, 5h du matin.
Déjà, les enfants vont à l’école à 7h. Déjà, ça fait que forcément, toute la famille se lève plus tôt.
On se lève en fait en fonction du soleil. Le soleil se lève tôt, vers 5h30 et se couche autour de 18h.
Donc la vie est rythmée autour de ça, du coucher et du lever de soleil.
Donc forcément, les administrations ferment à 15h30 et la plupart des cafés et commerces ferment à 17h.
Donc ça veut dire qu’en général, des fois, tu peux te retrouver à 18h, il n’y a plus rien ouvert dans les rues, c’est hyper perturbant.
Alors qu’en métropole, ça grouille à 18h, tu vois.
C’est clair, c’est clair. Mais est-ce que c’est toute l’année comme ça ou c’est en fonction des saisons?
Ah non, c’est toute l’année.
Donc oui, c’est similaire à la Guadeloupe. Je sais que là, j’ai mes parents qui sont venus me rendre visite il n’y a pas très longtemps.
Et ils me disaient d’un côté, nous, ça nous fait bizarre, ça me manque un peu qu’ils ne fassent pas nuit à 21h30. Et moi, je leur disais, mais en fait, on prend l’habitude.
Et moi, comme je suis très matinale et j’ai le plein d’énergie le matin, en fait, moi, ça m’arrange que les journées se terminent tôt.
Parce que moi, c’est là où je n’ai pas d’énergie.
Mais en plus, je trouve que ça permet de te rythmer.
Parce qu’en métropole, comme il y a les 4 saisons, forcément, l’été, des fois, jusqu’à 23h, il ne fait toujours pas de nuit.
Ça te perturbe aussi dans ton décalage de rythme.
Alors que là, c’est fixe.
Toute l’année, pareil.
J’aime bien.
Moi aussi, ça me plaît bien de me lever tôt.
Je croyais ne pas être matinale.
Et finalement, je suis réveillée à 5h hyper facilement..
Et c’est trop chouette.
Tu commences ta journée en faisant ton sport, en regardant un lever de soleil.
C’est différent.
Oui, moi, j’adore ça.
Et en termes d’abonnement téléphonique, téléphone portable, etc.
Est-ce qu’ils ont aussi free et orange ou comment ça se passe?
Alors, pas du tout.
On est sur Vini et Vodafone.
Et on est sur un système à l’ancienne.
C’est-à-dire que tu peux acheter hyper facilement une carte SIM, mais après, tu recharges.
Tu sais que c’est la carte où tu grattes le numéro derrière?
Ah oui!
Oui. Et en fait, ça te coûte un bras. Et tu as le droit à 10 SMS ou 100 gigas.
100 gigas, c’est beaucoup trop. 100 MO.
Tout est compté, en fait. Il n’y a pas du tout des forfaits illimités, SMS, MMS, Internet.
Donc ça, c’est un peu compliqué.
Ou alors, il faut être sur un abonnement mensuel, chose que je n’avais pas encore fait.
Mais on est quand même sur des tarifs excessifs si tu veux avoir facilement Internet.
Les SMS et MMS restent comptés.
Tu peux nous donner une idée du prix quand tu parles d’un abonnement excessif?
Oui, les premiers prix vont autour de 50 euros. Donc, quelque chose à prendre en compte.
Et puisqu’on est sur le téléphone, comment ça se passe au niveau Internet?
Moi, en tout cas, je n’avais quasiment pas Internet en dehors de la maison.
Parce que, justement, ça me prenait toutes mes datas sinon.
Donc, après, tu trouves le Wi-Fi assez facilement dans les commerces, café, restaurant.
Et puis, la box de la maison, tu peux la prendre.
Par contre, il n’y a pas la fibre.
Enfin, quasiment pas partout.
Toi qui es dans l’entrepreneuriat, tu n’avais pas trop de difficultés à trouver une bonne connexion Wi-Fi?
La connexion était bonne. En revanche, tout est calculé. Donc, toutes tes datas partaient hyper vite. Forcément, dès que tu veux te faire un film Netflix dans une journée, tu vas écouter Spotify et tu communiques avec la métropole, tu peux être sûr qu’en une semaine,
tu n’as plus de data. Donc, tu recharges en permanence. Donc, le forfait Internet, téléphone, pour moi, c’était un gros budget.
Ah, parce que tu veux dire que même Internet chez toi, c’est compté?
Oui, c’est compté. Tout est compté. Il n’y a rien d’illimité.
Waouh!
Enfin, l’illimité coûte à certains prix en tout cas et qui n’était pas accessible pour moi.
Donc, un budget à considérer du coup parce que c’est vrai que quand on est habitué à pouvoir regarder Netflix ou des choses comme ça en illimité et qu’on se retrouve à devoir payer, on se rend compte que finalement, ça peut coûter cher.
Non, mais même tout.
J’en revenais à compter mes SMS. C’est fou. En fait, tu réfléchis différemment parce que tu sais que tu ne vas pas… Tu ne consommes plus de la même manière en fait.
C’est fou ça quand même. Donc là, on part sur un autre sujet, mais l’eau.
Est-ce que l’eau est un problème pour boire de l’eau, l’eau du robinet? Est-ce qu’il y a des coupures? Des choses comme ça.
Alors moi, je pense que vu que j’étais dans l’une des îles principales, je n’avais pas trop ce souci-là. L’eau était accessible, l’eau était potable.
Il y a même beaucoup de fontaines en extérieur pour que tu puisses ramener tes propres bouteilles et remplir tes bouteilles.Pour toute la population qui n’aurait pas accès à l’eau par exemple, il y a vraiment des fontaines tous les kilomètres.
Donc ça, j’ai trouvé ça très très bien.
Mais j’imagine que sur les cinq archipels, il y a des endroits où ils n’ont pas du tout l’accès à l’eau potable.
D’accord, ok.
L’eau est un bien qu’on a acquis et on ne se rend pas compte que des fois sur les îles, ça peut être un gros problème.
Donc tu n’as pas d’enfant, mais est-ce que tu as entendu parler des écoles?
Est-ce que les écoles ont atteint un bon niveau scolaire?
Alors les écoles primaires, collèges et jusqu’au bac en fait, oui, il y a un très bon niveau.
La plupart de toutes façons, enfin la plupart, la plupart des professeurs,
du corps professeur… du corps professoral, je ne sais pas comment dire, de l’enseignement,
c’est beaucoup de… c’est d’ailleurs beaucoup de Français, c’est des gens de métropole qui viennent pour des contrats de 2 ans, 4 ans.
Jje crois que les écoles ont un très bon niveau.
En revanche, pour les études supérieures, il y a très peu de choix. La plupart du post-bac, en fait, sont obligés de faire leurs études ailleurs.
Beaucoup vont en métropole d’ailleurs, ou partent aux Etats-Unis, en Amérique, en Nouvelle-Zélande. Il y a beaucoup de familles qui emmènent leurs enfants en fait à l’étranger. La petite différence aussi par rapport à un cursus sur métropole, c’est que comme on a beaucoup d’îles, on a des parents qui doivent se séparer, entre guillemets, de leurs enfants pendant… très jeunes, des 12 ans, 13 ans, pour les mettre en pensionnat, et ils ne reviennent que pour les vacances, parce que les écoles sont dans les îles principales.
Ah oui, quand même.
Forcément, ouais. Ça, c’est… Ce qui fait que du coup, les Polynésiens sont quand même assez autonomes. Ils ont dû apprendre à partir très tôt, quitter le foyer, tu vois.
Ce qui n’est certainement pas une mauvaise chose, j’ai envie de dire.
Et si on prend le contexte hors Covid, est-ce qu’il y a beaucoup de vols en provenance… Enfin, direction d’autres destinations sur l’île principale?
Est-ce que c’est facile de voyager?
Tu peux voyager assez facilement sur l’édition internationale, ce qui est autour, donc Los Angeles, San Francisco, beaucoup de départs aux États-Unis, beaucoup de départs en Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, le Japon, l’Australie et la France.
Ah, génial.
Et Hawaii, tu vois.
Alors, c’est sûr, ça fait du 7-8 heures de vol quand tu veux partir aux États-Unis ou à Hawaii ou en Nouvelle-Zélande, mais c’est quand même génial de se dire, bon, bah, je vais où?
Tu vois, les destinations du Pacifique, elles sont vraiment incroyables.
Ah oui, elles sont incroyables.
J’imagine qu’elles ont un certain coût, mais c’est vrai que du coup, elles sont quand même folles, quoi. Elles restent accessibles, quand même?
Ça reste très, très accessible.
OK.
En fait, ça coûte moins cher, limite, de faire un aller-retour à Los Angeles que de partir visiter
les autres archipels de Polynesie, ce qui est assez fou.
Oui, c’est clair. Et en termes alimentaires? Ici en Guadeloupe,il y a beaucoup de food trucks. Donc du coup, c’est super sympa parce que tu es sur la route, tu as un petit creux, tu peux aller acheter un petit book-it à 2 ou 3 euros. Est-ce qu’il y a ça aussi, là-haut?
Ouais, ouais. Nous, c’est… On les appelle… On ne s’appelle pas ça les food trucks, mais c’est la même chose. On n’appelle les roulottes. Il y en a partout. D’ailleurs, la plupart des restos sont des roulottes.
Ça, c’est quand même trop chouette.
Et pour tout, tu peux avoir la roulotte spécialisée pour le poulet, une roulotte spécialisée de poisson, de frites, de chow mein, parce qu’il y a beaucoup d’influences asiatiques dans la nourriture. On a beaucoup de plats asiatiques.
Jamais ouvert au même horaire.
Enfin, c’est à la cool, tu vois.
J’ai envie de dire,il y avait justement une petite maman qui fait le meilleur book-it ici et j’ai essayé d’emmener des amis plusieurs fois et je ne sais pas quand on y allait,
c’était fermé et en fait, il n’y a pas forcément des horaires.
En plus, là, c’est vrai qu’avec le contexte, c’est encore différent.
Mais c’est vrai que c’est super pratique quand tu n’as pas envie et que tu as un petit creux.
Tu peux faire un petit stop rapide et puis du coup, on vit dehors. Donc, ça, c’est quand même une nouvelle vie.
En termes de magasins, est-ce qu’il y a Leclerc, Carrefour, des choses comme ça?
Alors, Leclerc, non.
En gros, il y a des magasins de franchise. Donc, tu peux trouver des Carrefour, tu peux trouver des Super U et sinon, c’est des petits magasins.
Je ne pourrais même pas te qualifier par rapport à la métropole.
C’est des épiceries un peu fourre-tout.
Tu vois, ce genre d’épicerie là où tu trouves de toutes choses improbables ?
Alors, nous, on appelle ça, je crois, des Buibui ou des Lolo.
Oui, ça doit être un peu des Buibui, oui.
C’est ça.
Sauf qu’il y a un débat parce qu’on n’arrêtait pas de dire Buibui et un jour, quelqu’un m’a dit
tu ne peux pas dire Buibui parce qu’un Buibui, c’est un truc à P-U-T-E.
Ah, d’accord.
Oui, alors, je ne sais pas si c’est vrai. Il y en a qui disent mais non, c’est un Buibui.
Donc, je ne sais pas. Maintenant, je dis Lolo, comme ça, il n’y a pas de confusion.
Un Lolo, par contre, jamais entendu cette expression.
Oui, ça se trouve, on m’a dit ça, mais c’est n’importe quoi et à chaque fois, on doit rigoler quand je dis ça, mais ce n’est pas grave. Avant que je te pose les dernières questions, est-ce que tu aurais, par exemple, un plat local que tu as adoré et que tu aimerais partager?
Oui, carrément.
Là-bas, ils font beaucoup de poissons, forcément, et un des plats typiques, c’est le poisson cru au lait de coco.
En général, c’est du thon rouge ou du thon blanc qui est mariné dans du lait de coco avec du citron vert et accompagné de riz, de crudités, donc, concombre, tomate, carotte et ça, c’est juste à tomber par terre. Et ce n’est pas le lait de coco qu’on achète en industrie.
Ils le râpent.
Mais me voir râper la coco, ça n’a rien à voir.
Le goût est excellent et c’est juste top.
C’est vraiment bon, c’est désaltérant.
C’est mon plat favori.
D’ailleurs, je l’ai mis à la carte de mon restaurant parce que j’adore ça.
Ah oui, et puis c’est super sain en plus.
Oui, et c’est très sain.
Puisqu’on est sur le thème de la bouffe, qui est un de mes thèmes préférés, il y a une chose que j’adore manger et je ne me rendais pas compte que ça allait être compliqué à trouver ici. Enfin, deux choses d’ailleurs.
J’adore, c’est les champignons et les brocolis.
Et si je veux en acheter ici, il faut qu’ils soient surgelés.
Ce serait la même chose pour nous.
Du coup, c’est vrai que je n’avais pas pensé qu’il allait y avoir des aliments que j’avais l’habitude d’acheter au quotidien. En plus, moi, en étant au Canada et aux Etats-Unis,
c’est vrai que du coup, vive la société de consommation. Donc, c’était facile de trouver tout ce que je voulais. Ou même, par exemple, les blueberries.
Je ne sais même plus comment ça s’appelle en français.
Mais c’était quelque chose que je mangeais tous les jours au petit-déjeuner.
Ici, c’est impossible.
C’est clair qu’il y a plein de denrées alimentaires que tu ne trouves pas aisément.
Il y a des choses… Des fois, il faut… C’est véridique.
Il faut trois ou quatre magasins avant de le trouver. Mais le…
Comment dire?
Le fait que tout soit livré par container, par bateau ou avion, ça rend les choses plus compliquées. Le problème, entre guillemets, de la Polynésie, en tout cas en temps de Covid, c’était que 75 % des aliments sont importés. Donc forcément, c’est un pays qui est…
Enfin, une île qui est dépendante de l’extérieur.
Ils sont en train de transformer, justement, leur richesse locale, leur agriculture, parce qu’ils se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas dépendre autant de la métropole ou d’autres pays. Il faut vraiment qu’ils recentrent leur production, sachant qu’on ne peut pas mourir de faim en Polynésie. Il y a des arbres fruitiers partout.
Il y a vraiment…
Tu lèves la tête, il y a des bananiers, il y a des papayes, il y a des mangues, il y a des cocos.
Enfin, il y a vraiment énormément au niveau de l’agriculture. Et c’est vrai qu’au bout d’un moment, tu te retrouves à devoir acheter des tomates de France, alors qu’ils ont tout à fait la capacité d’avoir leurs propres tomates en local.
Donc des choses qui sont un peu bizarres au niveau de l’alimentation.
Et puis, en général, les prix sont 30 % supérieurs à ceux de la métropole, sauf pour l’alcool, enfin le vin.
Le vin, moi, je suis une grande amatrice de vin rouge et de fromage.
Ça, c’est compliqué.
Parce que le vin, la moindre bouteille que t’achètes pas trop chère en métropole,
elle est x5, x6. La même bouteille, exactement la même.
D’ailleurs, la même que j’ai ici dans mon restaurant, je l’achète beaucoup plus chère à Tahiti. C’est un peu frustrant, mais c’est comme ça.
Eh bien, écoute, tu sauras qu’il faudra que tu te prennes une valise de bouteille de vin rouge avec toi quand tu y retournes.
Ouais, si je ne me fais pas attraper par les douanes !!
Non, mais je crois que t’as le droit, parce qu’ici, on nous a dit, par exemple, pour ceux qui veulent ramener du rhum en France, ils ont le droit de ramener 10 litres de rhum.
Je crois que nous, c’est limité à 2 bouteilles.
Ah, c’est 2 bouteilles.
C’est comme dans les pays étrangers, alors. Ah, dommage ! Oui, puis tu ne peux même pas t’envoyer un colis parce qu’il risque de ne jamais arriver ! Ha ha !
C’est ça. C’est pas grave. Je ne le boirai pas.
Oui, mais bon, du bon vin de temps en temps. De toute façon, à la fin de l’épisode, on va faire une petite série questions spécial prix parce que, justement, c’est quelque chose dont il faut se rendre compte avant d’envisager de venir s’installer sur une île.
Une chose que j’aimerais te poser également, c’est que c’est sûr que vivre sur une île,
ça fait rêver. Il y a énormément d’avantages sur le mental.
Mais est-ce que tu pourrais nous dire deux choses?
La première, qu’est-ce que tu aimes par-dessus tout, mais aussi ce que tu détestes?
Alors, ce que j’adore, déjà, c’est les paysages.
Il n’y a pas un jour où je ne me disais pas « waouh, la chance que j’ai d’être ici ».
C’est verdoyant, luxuriant, c’est 50 nuances de bleu, c’est du vert, du bleu à profusion, des contrastes, des montagnes. Les paysages sont fous. Les couchers et les levées de soleil sont dingues. Donc ça, c’est vraiment le numéro un, l’environnement extérieur.
Ensuite, il y a les gens, les Polynésiens. Ils sont gentils, vraiment, ce n’est pas un mythe. Ils sont adorables. Ce sont des gens gentils qui te permettent aussi de ralentir.
Quand tu arrives dans la métropole, tu es toujours speed, tu parles dans tous les sens, tu es impatient de tout. Eux, ils arrivent à te faire redescendre.
Rien que la façon de parler, de s’exprimer, c’est cool.
Il faut prendre son temps.
Et ça, ça m’a fait…
J’adore ça, en fait.
Ils sont vraiment gentils, accueillants, bienveillants. Moi, je suis tombée en panne une fois, par exemple. Le gars, il a carrément roulé sous la voiture.
Il était tout sale pour m’enlever la roue.
En métropole, je suis sûre, j’arrête le mec, je lui dis « Tu peux me changer ma roue? »
Il dit « Oui, tu te débrouilles quoi? »
Non, le gars, il est…Appelle quelqu’un, quoi.
Il a trouvé une solution.
Enfin, des gens géniaux.
Et puis, tout le monde se tutoie.
Ça, c’est trop cool aussi.
Ah oui, c’est vrai. Ici aussi, c’est pareil.
Tu sais quand tu tutoies, même ton banquier te tutoie.
Ça enlève les barrières, en fait. Ça, c’est chouette.
La nourriture.
Trop chouette, la nourriture. Ça me plaît beaucoup.
Moi, j’adore tout ce qui est fruits tropicaux.
Forcément, je suis aux anges.
Et puis, la culture.
La culture est hyper riche en poésie.
Tu as une grosse influence Maori.
L’invention du tatouage.
Ils ont des traditions qui sont fortes.
Tout ça, ça fait que l’île a ce côté mystérieux, ce côté enrichissant.
C’est tout ça qui fait que la Polynésie envoûte les gens, je pense.
Mais ça ne te fait pas un peu peur d’être aussi loin quand même?
Parce que même si ça semble très appréciable d’être aussi loin de la métropole, justement parce que quand même, si tu veux rentrer à Paris, une vingtaine d’heures de vol, c’est quand même long.
Oui, je pense que c’est le seul frein entre guillemets.
En effet, tu ne rentres pas comme ça.
Si demain, malheureusement, il y a un problème dans mon business ou familial, tu sais que tu es au bout du monde.
Donc forcément, il y a des inconvénients qui vont avec.
Mais je crois que j’ai pesé le pour et le contre dans ma balance et il y a tellement de pour que je fasse ce choix-là en conscience.
Je te comprends.
Et est-ce qu’il y a au moins une chose que tu détestes?
Oui, il y en a quand même.
En fait, j’ai vécu quasiment six mois dans un endroit où il y avait des coques.
Parce qu’il y a beaucoup de coques en Polynésie.
Il faut savoir qu’il y a encore des combats de coques d’ailleurs.
Et en fait, j’étais logée en campagne et mon propriétaire faisait de l’élevage de coques.
Et en fait, les coques se mettent à brailler de 3h à 7h du matin non-stop.
Après, ils dorment un peu et puis ils se remettent à brailler l’après-midi.
Et tu vois, en plus, quand tu vas faire tes appels téléphoniques avec la France,
t’as toujours des coques derrière.
C’est impossible, je ne suis pas crédible en fait.
Donc oui, les coques, j’en suis…
Au début, c’était cool ça, c’est trop marrant.
C’est des paysans.
Sauf qu’en fait, pas du tout.
Tu ne peux plus les encadrer, les coques.
Donc oui, ça, c’est quelque chose que je n’aime pas.
Moi, je suis encore dans l’étape où je les adore, tu vois.
Ah ouais, vraiment ?
Ils me font rigoler quand ils se font… T’as l’impression qu’ils font une compétition
de qui va crier le plus fort et ils se parlent mais ils sont super loin.
Et t’en as un qui crie, t’en as un autre qui répond, l’autre qui répond. Ça ne s’arrête plus.
Mais c’est ça.
Je ne sais pas, il y a un concours de qui va gueuler le plus et ce n’est pas possible en fait.
D’ailleurs, ça me fait penser que j’ai oublié de te poser une question qui est très importante pour moi et qui va l’être certainement aussi pour ceux qui nous écoutent.
En termes d’insectes…
Ah oui, il y a des insectes que je n’avais jamais vus ailleurs en fait.
Ils ont des nonos. Alors, c’est pire que les moustiques en fait.
Les nonos sortent vers 17h, 19h, pile quand tu es en mode coucher de soleil.
Et ça, il n’y a rien pour éradiquer en fait.
Tu n’as pas de lotion anti-nonos.
C’est juste qu’il faut être habillé, manche longue, si tu ne veux pas te faire manger par des nonos.
Ça, c’est des petites bêtes.
Je ne sais pas, ça fait…
C’est tout tout petit.
C’est tout tout petit.
Tu les vois à peine en fait et ça va être des nonos.
Mais du coup, si tu mets des longues manches et des pantalons,ils ne te passent pas à travers?
Voilà, non, c’est ça.
C’est si tu es bras nus et jambes nues en effet.
Et tu as les cent pieds.
Donc, ça ressemble à des mille pattes on va dire.
Sauf que ça fait très très très mal.
Tu peux mettre des jours à t’en remettre.
Si tu te fais piquer par un cent pied.
Ils sont quelles couleurs?
Ils ne te piquent pas.
En fait, ils te mordent.
C’est encore plus vicieux.
On a la même chose ici et j’en ai tué un hier d’ailleurs dans ma chambre. Super !
Mais ici, ce sont des scolopendres.
Et pareil, ils te mordent et ils peuvent te paralyser une partie de ton corps en fait là où ils t’ont mordu. Et des araignées?
Très peu. Très peu. Après, il n’y a pas beaucoup de bêtes qui font peur.
Il n’y a pas de serpents, il n’y a pas d’araignées.
Parce que moi, c’est ma phobie ça.
Et donc, en dehors des coques,est-ce qu’il y a autre chose que tu détestes?
Malheureusement, il y a beaucoup de chiens errants en Polynésie.
Donc déjà, ça fait mal au cœur.
Tu vois.
C’est des gens en fait qui abandonnent leur chien et en fait, ils peuvent te croquer.
Tu vois, ils aiment bien te croquer les mollets par exemple quand tu es en vélo ou en scooter.
Ça, ça peut être un peu chiant.
Parce qu’il y a pourtant des associations qui militent et qui essaient de trouver des solutions, mais il y a beaucoup d’animaux abandonnés.
Donc ça, ça fait mal au cœur en fait.
C’est plus cette mentalité de se dire que leur animal n’est qu’un animal de garde
ou… Enfin, je fais une généralité là, mais ils ne sont pas tous…
Les Polynésiens ne réagissent pas comme ça, mais la plupart n’ont pas trop d’affection pour leurs animaux.
C’est ça.
On a les mêmes problèmes ici.
Mais des fois, je me dis aussi peut-être qu’entre eux, tu vois, maintenant tu te retrouves avec des chiens abandonnés, et si entre eux, en plus, ils font des chiots, donc ça se multiplie.
Bien sûr, ça devient des meutes.
Il y a des endroits où c’est régulier qu’on voit des agressions.
Les chiens agressent les humains et on voit souvent ça dans les journaux.
Oui, il y a des agressions de meutes de chiens.
C’est fou.
Et du coup, les déchets.
Est-ce qu’ils prennent soin de leur île? Est-ce que c’est propre et ils gèrent bien leurs déchets
ou pas trop?
Oui, je suis partagée.
Je suis partagée parce qu’ils ont une grande…
Ils appellent ça la terre, la terre-mère.
Ils appellent ça le fainoy.
Ils ont un grand respect pour le fainoy, pour la protection de leur île.
Et parallèlement, on retrouve des choses, des cadavres de bouteilles partout, sur les plages, aux alentours.
Il y a ce qu’on appelle des rando-plogging.
Je ne sais pas si ça se fait aussi en Guadeloupe.
C’est des gens qui vont marcher tout le temps avec des sacs poubelles pour ramasser.
Génial ça !
Ça, ça se fait énormément en Polynésie.
Mais tout le temps, ils ramassent des choses.
Après, il n’y a pas de poubelle, par exemple.
Au bord de plage, tu ne trouveras jamais de poubelle.
Forcément, ça pose problème.
Et quand on demande à la mairie, par exemple, pourquoi il n’y a pas de poubelle, c’est parce qu’en fait, les gens les volent.
C’est quand même assez fou de se dire que les poubelles publiques sont volées.
Donc, oui, il y a un certain respect, il y a des poubelles de tri, mais il y a un manque de poubelles tout court.
Et donc, il y a des alternatives qui vont se mettre en place, des assos-plogging, ou des gens qui veulent monter une ONG pour récupérer tous les déchets qu’il y a sur les îles parce qu’ils n’ont pas de possibilité.
Par exemple, une machine à laver qui tombe en panne va forcément se retrouver en déchets très extérieurs. Et en fait, personne ne les récupère.
En fait, tout ça, ça se propage dans la nature finalement.
Ou alors, ils vont les jeter en mer parce qu’ils ne savent pas où les mettre.
Et là, il y a un gros problème là-dessus sur le tri des déchets pour les îles
parce qu’ils peuvent déjà…
Le seul moyen pour eux de rejoindre l’île principale, c’est de prendre un avion quand tu ne veux pas emmener tes déchets avec toi.
Donc, c’est compliqué, en fait, le traitement de ces déchets-là.
On a le même problème ici.
C’est pour ça que je voulais aborder ce point.
Et c’est vrai que moi, ça m’est arrivé aussi quelques fois d’aller voir des points de vue qui étaient incroyables.
Et là, je baissais les yeux et je voyais des bouteilles en plastique, des choses comme ça.
Donc, maintenant, j’essaie tout le temps d’avoir un sac poubelle, soit dans mon sac, soit dans ma voiture pour justement…
Parce que je me dis, ça prend 10 minutes, mais au moins, ça aide un petit peu au nettoyage.
Mais c’est vrai que malheureusement, il y a des cons partout.
Et c’est quand même fou qu’il y en a qui sont encore dans cette mentalité à jeter des trucs.
Mais bon, c’est comme ça.
On ne va rien pouvoir faire.
Mais c’est vrai que j’espère que ça va changer parce que c’est tellement dommage de voir des îles tellement magnifiques et des déchets sur la même image, en fait.
C’est clair.
Et donc, du coup, une question aussi que je voulais te poser, c’est si on élimine le drapeau français et la langue française, est-ce que tu penses qu’on pourrait se sentir comme si on était dans un pays étranger?
Oui, complètement.
Complètement parce que je trouve ce qui fait que tu as l’impression d’être dans un autre pays. C’est le dépaysement.
Et là, tu es totalement dépaysée.
Dépaysée par les paysages, par la nourriture, par le fait qu’il y a des roulottes partout.
L’aspect d’un bordel général, tu vois.
Il n’y a rien de…vEnfin, je ne sais pas.
Oui, bien évidemment, il y a beaucoup de choses très différentes de la France et de l’Europe, en fait. Très tropicales.
C’est pour ça que je voulais absolument faire cette saison spéciale île française parce qu’on ne peut pas nous parler…
On ne peut pas dire qu’on est des filles expatriées, mais en quelque sorte, on l’est
parce que tu te trouves super loin.
Les choses sont très différentes.
Et au final, tu es en quelque sorte une expat, parce que du coup, tu vis les mêmes choses que quelqu’un qui irait dans un pays étranger, en fait.
Et d’autant plus qu’en Polynésie, ce n’est pas la même monnaie.
Enfin voilà, moi là-bas, je suis millionnaire
parce qu’un euro, c’est 119 francs pacifiques. Donc tout est…
Tu te retrouves avec des pièces et des pièces et des pièces pour tout, tu vois.
Est-ce que tu es en train de me dire que si je veux me sentir riche avec mon RSA, il faudrait que j’aille en Polynésie française?
Exactement.
Mais après, la vie est chère.
Je ne te cache pas.
Mais c’est vrai que… Bah oui, 10 000 euros tout de suite, c’est un million.
Donc voilà, tu vois, tu te dis…
On parle en millions, quoi.
Quand tu vas acheter une maison, c’est forcément un million ou un milliard.
Et avant qu’on finisse avec ma petite série petite question de fin, est-ce qu’il y a quelque chose que tu voudrais ajouter, un message que tu voudrais passer à quelqu’un qui voudrait justement aller en Polynésie française?
Ben, venez déjà.
Venez visiter la Polynésie parce que ce serait dommage, en tout cas, de ne pas découvrir cette île qui fait partie des TOM mais qui est si différente de la France.
Et après, pour s’expatrier, je dirais qu’il faut pas trop écouter les gens.
Parce que la plupart des…
Souvent, le premier réflexe qu’on a quand on veut s’expatrier, c’est peut-être d’aller sur le groupe Facebook, de poser des questions, de demander si c’est difficile de trouver un travail,
etc.
Je pense qu’il faut vraiment se faire confiance.
On est tous différents.
Il y a toujours des gens aigris qui vont casser un peu le moral des gens.
Moi, déjà, je déconseillerais ces groupes Facebook où on pose des questions parce que je vois pas assez de réponses.
Des fois, je me dis…
Mais tout est possible.
Tout est possible.
Il faut venir sentir,
il faut venir découvrir,
il faut venir rencontrer.
Il faut…
Voilà, chaque parcours est différent.
Et la personne qui a vraiment envie de s’installer ici, qui a vraiment envie de se faire une place, elle se fera une place.
Voilà.
Est-ce que tu dirais qu’il serait peut-être bien de faire comme toi t’as fait, en fait, y aller d’abord… Enfin, même si tu savais pas que t’allais faire du repérage, mais en quelque sorte, c’est ce que tu as fait.
Peut-être venir quelques semaines ou quelques mois, voir comment ça se passe, et ensuite rentrer, régler ce qu’il y a à régler en métropole, et puis ensuite…
C’est une bonne option.
Après, c’est sûr que c’est un coût de faire des allers-retours, et puis c’est fatigant aussi.
Et puis voilà, au niveau de l’empreinte carbone, ce n’est pas cool non plus, mais bon…
Mais c’est une bonne alternative, en effet, pour être sûre, parce qu’une fois qu’on est au bout du monde, c’est quand même beaucoup plus difficile de faire marche arrière.
Il faut savoir que voilà, tout est compliqué.
12 heures de décalage horaire, c’est quand même…
Avoir ses parents le matin, c’est le soir en France, et vice-versa.
Donc voilà, on est quand même à l’opposé total, en fait.
Donc c’est sûr qu’il faut que ce soit un peu mûrement réfléchi, quand même.
Il y a des gens, en fait, qui, finalement, ne se plaisent pas du tout aussi.
Ça passe ou ça casse, en fait.
C’est le ressenti que j’ai aussi avec les gens avec qui j’en discute.
Ils me disent, ah non, mais moi, en fait…
Parce qu’il faut savoir que c’est quand même…
Voilà, tu peux pas acheter des fringues, par exemple.
Quelqu’un qui est très shopping, il sera malheureux.
Quelqu’un qui a besoin d’aller dans des musées tout le temps, d’avoir une vie très citadine, avec des festivals, des théâtres, et ça, c’est très rare, là-bas, en fait.
La vie est très tournée sur l’extérieur.
On n’est pas trop sûr de l’intérieur.
Donc, il y a des choses qu’il faut prendre en compte, en fait.
C’est pas une vie citadine, du tout.
C’est bien que tu le précises, parce que moi, je le ressens aussi ici.
Moi, j’ai envie de dire qu’on a une vie plus simple, en fait.
Ouais, c’est le mot.
C’est plus simple.
C’est ça.
Pour finir, petite session prix. Est-ce que tu pourrais nous dire le prix de la baguette?
C’est pas très cher.
On est autour de 50 centimes.
Je te parle de la baguette que j’achète au Carrefour parce que les boulangeries, y en a quand même pas beaucoup en Polynésie.
Ah, c’est bon à savoir. Le prix d’un pack d’eau ?
J’ai pas envie de te dire de bêtises, puisque je bois l’eau du robinet.
Mais ce n’est pas excessif.
Si ça t’a pas choqué, donc c’est que c’est bon.
Le prix d’un litre d’essence.
C’est plus cher qu’en France.
C’est autour de 1,20€, 1,16€, quelque chose comme ça.
OK.
Est-ce que, par hasard, tu saurais le prix d’un litre de lait, par exemple?
Bah oui, parce que je faisais des courses pour le lait.
Alors, le lait de vache, il est à 1€ le litre. En revanche, le lait d’amande ou du lait de coco, c’est excessif. Le lait de soja, enfin, tout ce qui est de la végétale, on est autour de 4,50€, 5€.
4,5 ou 5€ la brique, ouais.
Ah ouais !!
Ouais.
Donc, tu dis que chaque gorgée coûte assez cher, quoi !
Voilà.
Quel est le prix d’un pack de six bouteilles de bière?
Alors, t’as deux types de bière.
Enfin, ils n’ont pas deux types de bière, mais ils ont la bière locale.
Ils ont une brasserie à Tahiti, et donc, voilà, et qui est d’ailleurs assez dingue, parce qu’ elle est chère, alors qu’elle est en locale.
On va être sur…
Alors, si tu prends six bouteilles en verre, je ne te parle pas du petit pack en alu.
Donc, six bouteilles en verre, c’est 1 500 francs, ça fait 2€ ta bouteille de bière,
tu vois.
C’est quand même…
C’est pas donné. Et ça, c’est le bas prix, tu vois.
Alors que si tu prends la…
Ils ont beaucoup le Corona ou un Heineken, on va être facile sur du 15, 18€ le pack
de six.
Waouh.
Et je ne te parle pas du vin !
On ne va même pas aborder le champagne, parce que là, je n’ose même pas imaginer.
Ah, le champagne, c’est sur du 100€.
Enfin, c’est la bouteille, ouais.
C’est tellement excessif !!!
Voilà.
Est-ce qu’ils ont un alcool local? Parce que, par exemple, ici, on a des rhumeries, mais du
coup, est-ce qu’ils ont quelque chose là-haut qui est fabriqué?
Eh bien, ils sont en train de développer des rhumeries, justement.
Ah, cool !
Ce qui n’est pas tant exploité, et en fait, ils sont en train de faire de l’excellent rhum.
Il y a des champs de sucre de canne qui poussent un peu partout, et ils font du super rhum, et ils ont vraiment la volonté d’étendre leur production.
Et ils font du vin.
Ils n’ont pas le droit d’appeler ça vin, parce que ce n’est pas de la vigne, mais ils appellent ça du blanc d’ananas.
Parce qu’ils exportent beaucoup l’ananas en Polynésie, et ils se sont rendus compte
qu’ils pouvaient en faire du vin, en fait.
Et c’est super bon.
C’est incroyable !
C’est chouette, ouais.
Et puis, tu sais comme quoi, le fait d’avoir été un peu coupé de l’importation, finalement, ça permet de créer de belles choses.
Tu deviens très créatif.
Super ! Eh bien, écoute, merci beaucoup de nous avoir partagé la vie en Polynésie française.
En tout cas, moi, tu m’as clairement donné envie d’aller y faire un tour.
Donc, merci mille fois.
La porte est ouverte, n’hésite pas.
Je te souhaite pleins de réussites dans les différents projets, parce que je pense que
tu vas en faire plus qu’un, des business, que tu vas pouvoir ouvrir là-haut.
Merci beaucoup.
En tout cas, c’est bien parti pour…
Merci à toi.
Transcrit volontairement et avec amour par Kelly.